Analyse de l’interdiction des activités nautiques pendant le confinement : avis de la Fédération, d’un médecin et une incompréhension générale.
Après le discours du président français et l’allocution du premier ministre Jean Castex jeudi dernier, les chanceux d’habiter à moins d’un kilomètre de l’océan pensaient pouvoir profiter du pic à eux seuls.
Le décret n°2020-1310 du 29 octobre 2020 et son article 46 sont venus briser tout espoir : plages, plans d’eaux et lacs sont ouverts, mais les activités nautiques et de plaisance y sont interdites.
Emmanuel Macron avait dans son discours évoqué une certaine souplesse pour la fin de la semaine. Avec l’arrivée d’une houle frôlant la perfection, nombreux ont été ceux qui ont enfilé la combinaison le weekend dernier. Profiter d’une dernière session ou acte de résistance contre ces mesures ? Le flou s’installe sur plusieurs sujets.
Le but de cet article est bien à titre informatif et non une prise de position sur certains débats actuels.
Les textes juridiques
L’article 46 du décret affirme clairement l’interdiction de pratiquer toute activité nautique et de plaisance sur les plages, plans d’eaux et lacs.
La Préfecture maritime de l’Atlantique a rédigé un arrêté ce lundi 2 novembre précisant les mesures du décret en y apportant des dérogations :
La Fédération Française de Surf
Patience et solidarité sont les mots d’ordre.
La Fédération française de surf invite au civisme de chacun en respectant les mesures de confinement et l’interdiction des pratiques. La fédération travaille avec les autorités sur l’élaboration d’une éventuelle « clause de revoyure » après les 15 premiers jours de confinement si la situation sanitaire évolue positivement. On pense au système de plage dynamique mis en place par les mairies lors du déconfinement autorisant une pratique encadrée.
La fédération s’occupe dès à présent de « l’autorisation de la pratique du surf et des disciplines associées pour tous dès la sortie de ce second confinement ».
Dans un dernier communiqué « lettre aux licenciés » datant du 5 novembre, la FFS rassure ses pratiquants sur leur volonté de voir les sports nautiques autorisés. Elle s’exprime également sur les mesures dérogatoires autorisant certaines personnes à surfer. Ces dérogations ne doivent être perçues comme discriminatoires. Un sportif de haut niveau, qui vit des revenus de son activité sportive, doit pouvoir continuer à s’entrainer. Tout comme un éducateur (spécialisé surf) ou stagiaire « doit poursuivre la continuité pédagogique pour les examens à venir qui lui permettront de vivre de son sport ».
« Plutôt que nous diviser, réjouissons-nous pour eux ». La Fédération comme conciliateur entre ses pratiquants.
Retrouvez le communiqué du 5 novembre en cliquant juste ici
La dérogation médicale
C’est dans une interview avec le magazine Surfsession que le conseiller à la ville de Biarritz et médecin généraliste Guillaume Barucq a dévoilé son interprétation des textes juridiques.
L’arrêté autorise la pratique d’activité nautique sur dérogation médicale. Cette dérogation n’est pas une excuse médicale bidon donné par tout surfeur pour se mettre à l’eau.
Les surfeurs avec une pathologie chronique, une ALD (maladie de longue durée) et une prescription médicale peuvent aller surfer. Les textes sont clairs selon le médecin.
Moins clair mais plausible concernant le sport sur ordonnance. Soit une ordonnance délivrée par un médecin traitant afin d’autoriser une pratique nautique pour la santé et le bien être de son patient. À condition évidement d’avoir un motif valable.
Le médecin confirme que l’océan, les lacs et plans d’eaux ne sont pas des espaces contagieux à risque et qu’aucun cluster Covid n’a été déclaré à ce jour dans ces lieux. Ne pas oublier selon lui, que nous sommes au mois de novembre et que la saison estivale à forte affluence est terminée.
Prise de position générale
Il est clair que cette seconde interdiction n’a pas le même goût qu’en mars dernier. Pourquoi ce soulèvement et cette incompréhension générale ?
Le chanteur et surfeur Tom Frager a fait part de son mécontentement dans un post Instagram en pointant du doigt la différence accrue entre le premier confinement, où il n’était possible de sortir librement de chez soi, et l’explosion d’une masse touristique pendant la saison estivale.
Tout d’abord un soutien au personnel soignant en première ligne, mais une incompréhension pour lui dans l’autorisation de certaines pratiques sportives et l’interdiction d’autres.
À en croire les réseaux sociaux, certains professionnels et moniteurs ont pu profiter légalement des beaux créneaux qu’offre la houle. Néanmoins réside un flou et des incertitudes générales dans l’attente d’une interprétation des textes par les pouvoirs publics.
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